L'héritage Inca, à travers la visite du musée MAAM de Salta
Le Musée Archéologique de Haute Montagne (MAAM), est l’un des musée les plus important de la ville. Il fut créé pour pouvoir recevoir les enfants du Llullaillaco, trois enfants Incas retrouvés en parfait état de conservation sur la cime du volcan, en 1999. À leurs cotés furent retrouvés différents objets, outils et ustensiles caractéristiques d’une civilisation millénaire. Ce musée est une excellente opportunité de connaître, apprécier et comprendre les secrets de haute montagne, témoins de la Culture Inca.
Un sanctuaire Inca à 6.700 d’altitude
Tout a commencé en Mars 1999, avec une des découvertes les plus importantes dans le domaine de l’archéologie de haute montagne: la découverte de trois enfants appartenants à la civilisation Inca et de divers objets à leurs côtés, sur la cime du Volcan Llullaillaco, à 6.700 m d’altitude.
L’état de conservation exceptionnel de ces enfants, attribué au froid extrême en haute altitude, surprend les archéologues. Ces merveilles archéologiques furent baptisées: El Niño, la Niña del rayo et la Doncella par l’archéologue qui menait l’expédition: le Dr Johan Reinhard.
Des études postérieures de scientifiques démontrent qu’il sagit d’un important Sanctuaire d’Altitude où l’on présentait aux dieux un rituel connu sous le nom de Capacocha.
Aux cotés de ces enfants furent retrouvés 146 objets: de petites statues en or, en argent, des tissus, qui aujourd’hui sont exposés dans le musée. Ils permettent d’en savoir un peu plus sur l’histoire, les vêtements, la nourriture et les rites des Incas ainsi que leurs influence dans la région du nord-Ouest Argentin.
Les Incas et la cérémonie du Capacocha
La Capacocha, l’une des plus importantes cérémonies du Tawantinsuyu ou de l’Empire Inca, se tenait généralement pendant le mois de la récolte et consistait à faire des offrandes de gratitude au soleil. Ce rituel était également pratiqué lors de cérémonies funéraires ou en cas de maladie ou de catastrophe naturelle.
On y pratiquait des cérémonies de deux types: celles qui n’impliquaient que des offrandes d’objets, et d’autres dans lesquelles le cérémonial contemplait une offrande humaine, qui était enterrée avec un trousseau de valeur.
Des enfants et des adolescents étaient choisis et envoyés depuis les quatre provinces du Tawantinsuyu, jusqu’à Cusco, la capitale. Ils étaient choisis en fonction de leurs beauté, et pouvaient appartenir à la fois à la noblesse comme aux gens de rang commun. Considérés comme sacrés, ces enfants devaient être en bonne santé, beaux et sans défauts physiques, car on considérait qu’ils donnaient leur énergie et leur vitalité aux Incas.
Parmi les enfants sélectionnés, certains étaient envoyés dans les quatre provinces de l’Empire dans des caravanes composées de nobles, de prêtres, de parents des élus, de guerriers et de serviteurs. Ces caravanes partaient ligne droite, quel que soit le terrain, en direction de l’endroit désigné par l’Inca pour la célébration de Capacocha. Ce pélerinage pouvait durer de plusieurs semaines à plusieurs mois, en fonction de la destination choisie.
À leurs arrivée, les lieux de culte choisis étaient préparés: on creusait notamment la fosse pour y déposer les enfants ainsi que les autres objets offerts.
Les enfants étaient alors endormis grâce à la chicha (alcool de maïs) puis déposés dans la fosse avec les autres objets de la cérémonie, les tombes étaient ensuite refermées. Selon la croyance, les offrandes ne mouraient pas, mais elles étaient réunies avec leurs ancêtres pour veiller sur les villages et les provinces de l’Empire Inca depuis les hauts sommets.
La Niñá del Rayo
Cette enfant de 6 ans fut retrouvée assise. Elle porte les vêtements typiques féminins Incas. Elle était accompagnée d’objets miniatures en or et en argent ainsi que des céramiques et des aliments. Après avoir été enterrée, une décharge électrique brûla une partie de son corps.
El Niño
Cet enfant de 7 ans était assis sur une tunique de couleur grise. Il porte les cheveux courts, une couronne de plumes blanches autour de la tête et est vêtu d’une tunique rouge et de mocassins aux pieds. Tout comme la Niña del Rayo, il présente une déformation intentionnelle du crâne.
La Doncella
Cette jeune fille de 15 ans est vêtue d’habits féminins typiques et porte des colliers d’os et d’argent. Elle est coiffée de fines tresses et son visage est couvert de pigment rouge. On retrouve dans sa bouche des feuilles de coca. Une couronne de plume blanche retrouvée à ses côtés indique qu’elle fut probablement une « vierge du soleil ».